Born in 1988 in Kinshasa, Democratic Republic of Congo, Yannos Majestikos is a painter and a performer. He graduated from the Fine Arts Institute in Kinshasa and focused his practice on drawing and sculpture. He is the founder of the collective Sakana Na Art, and has performed in public spaces since 2012 (as Super Ekolo), and has appeared in several exhibitions and films. Winner of the “Visa pour la création” (street art) 2018 from the French Institute, he now lives at the Cité Internationale des Arts in Paris. He currently participates in the “Kinshasa chroniques” exhibition at the Musée international des arts modestes (MIAM) in Sète with his project Sapekologie Téléportation, which has had productions in Paris and Brussels. He is a member of the Agency of Artists in Exile. Website Please describe your artistic practice and the impact the pandemic has had on it. I am above all a visual artist. I did some research on performance and asked myself, “Why don’t I do some performance?” Performance, for me, means expressing myself by putting my body into conflict with the space around me. That demands enormous energy. For an artist-performer like myself, it’s hard to perform right now because in my style of performance, I like to use public space, creating direct contact with the audience. I come from a country that doesn’t have a lot of museums or galleries, but performance is not something you can always present in a museum or gallery. I like to bring the audience in my country into the street to experience art, to see artistic representations in the street. For an artist like myself who works in public space, it’s been very difficult to perform here in France (I’m currently living in France, not far from Paris). And France is one of the countries that was severely affected by COVID. The lockdown measures were very strict, especially for artists. This made things difficult for those who create art in the street. Some people have created performances online, but that’s not my practice. I find it difficult to perform online. Have you needed to rethink, renew, or transform your practice because of the pandemic? For the moment, I haven’t had to, but as artists we have to adapt to all kinds of situations. This is a very difficult moment that were going through. We have to reflect in order to find solutions. At the beginning of the pandemic, I found it hard to create, draw, or perform. I couldn’t even imagine these things because I live near Paris, which, as I said, was hit badly by COVID. It has not been easy to see people die by the hundreds every day. The only thing I could do was to protect myself. I was made shaken by fear. It was hard to go further in my imagination. Do you have any other comments about the relationship between your artistic practice and the pandemic? I think that as artists, we need to adapt to all kinds of situations. And COVID is not the hardest thing we’re dealing with in world: there are famines and wars all over the place. I come from a country that is often at war. Not long ago, some children were executed. All that affects you and will continue to affect you. The only thing I can say is that as artists we’re always dreaming of a better world. But right now, we need to protect ourselves. In my practice, I use my body to express myself. I need to protect it and not give anything up while respecting the conditions of lockdown. -- interviewed and translated by Matt Jones Né en 1988 à Kinshasa, en République démocratique du Congo, Yannos Majestikos est plasticien et performeur. Diplômé en architecture intérieure des Beaux-Arts de Kinshasa, il crée dessins et sculptures, fonde le collectif Sakana Na Art, signe des performances engagées dans l’espace public dès 2012 (Super Ekolo), participe à des expositions et à des films. Lauréat 2018 du Visa pour la création (arts de la rue) de l’Institut français, en résidence à la Cité internationale des arts, il choisit de s’installer en France. Il participe à l’exposition « Kinshasa chroniques » au Musée international des arts modestes (MIAM) à Sète avec son projet Sapekologie Téléportation, se produit à Paris et à Bruxelles. Il est membre de L’atelier des artistes en exil. Site : https://aa-e.org/en/artiste/majestikos-yannos/ Veuillez expliquer votre pratique artistique et l’impact de la pandémie là-dessous.
Au départ, je suis un artiste visuel. J’ai fait des recherches sur la performance et je me suis dit « Pourquoi pas faire la performance ? » La performance pour moi c’est une façon de mettre en conflit mon corps dans un espace pour m’exprimer. Cela me demande beaucoup d’énergie. Pour un artiste-performeur comme moi, c’est un peu difficile de faire des performances [maintenant], parce que moi dans mon style de performance, j’aime exploiter les espaces publics, créant un contact direct avec le public parce que je viens d’un pays qui n’a pas trop de musées, pas trop de galléries. La performance ce n’est pas un œuvre qu’on peut tout le temps présenter dans les musées, dans les galléries. Moi, j’aime ramener le public de mon pays à vivre l’art dans la rue, à vivre les représentations artistiques dans la rue. Pour un artiste comme moi qui a un style de présenter les œuvres dans la rue, c’était vraiment très difficile de le faire même ici en France (parce que là, pour le moment, je vie en France, pas loin de Paris). Et la France, c’est un pays qui a vraiment été touché par le COVID. Il y avait des mesures très strictes surtout pour les artistes. Pour les gens qui font le spectacle de rue, c’était vraiment compliqué. Il y en a qui fait des performances en ligne, mais pour moi, comme je ne suis pas habitué à faire ça, c’est difficile de faire les performances en ligne. Avez-vous dû repenser, renouveler, ou transformer votre pratique à cause de la pandémie ? Pour l’instant non, mais étant qu’artiste nous devons s’adapter à toutes les situations possibles. C’est un moment très difficile que nous sommes en train de traverser. Nous devons réfléchir pour s’adapter et trouver des solutions. Au début de cette pandémie j’avais du mal à créer, dessiner, ni faire des performances. Je n’arrivais même pas à imaginer des choses parce que, comme je vous ai dit au départ, je n’habite pas loin de Paris et c’est parmi des villes qui ont été vraiment affecté par le COVID. Ce n’était pas facile de voir tout les jours les gens mourir par centaine. La seule chose que je pouvais faire c’était de se protéger. J’étais animé par la peur. C’était vraiment difficile pour moi d’aller loin dans mon imagination. Avez-vous d’autres commentaires sur la relation entre votre pratique et la pandémie ? Je pense que nous en tant qu’artistes, on doit s’adapter à toutes les moments. Parce que le COVID ce n’est pas la chose le plus dur qu’on est en train de vivre au monde, parce qu’on vit la famine, il y a les guerres partout. Moi, je viens d’un pays où il y a tout le temps des guerres. Il n’y a pas longtemps, il y a des enfants qui ont été assassinés. Tout ça affecte, ça va affecter. La seule chose que je peux dire c’est qu’en tant qu’artistes nous rêvons toujours d’un monde meilleur. Nous devons nous protéger. Moi, personnellement, dans ma pratique, j’utilise mon corps comme un support pour m’exprimer. Je dois le protéger et ne rien lâcher toujours en tenant compte des mesures sanitaires. Comments are closed.
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